Un texte de Nizar Fastate

Ils m’ont vendu l’Eldorado

J’ai traversé la mer sur un radeau
Je suis arrivé avec un sac à dos
Sur la rive il n’y avait pas de cadeau
Y’avait que les keufs qui m’attendait au bord
Y’avait pas mon reuf, une vague a pris son corps
Le diable prend mon âme, le passeur prend mon argent
Bien sûr que je perds mon calme, monsieur l’agent
Vous nous entassez ici comme du bétail
Pas de considération, pas de détail
Jme demande encore si on est des humains
Visage froid polaire, comportement inhumain
Dans vos yeux, je cherche une lueur pour me rassurer
Les arbres ont plus d’empathie je peux te l’assurer
Contrairement à vos agents qui du bateau nous font sauter
Sur un tronc d’arbre , au moins je peux flotter
apparemment je ne suis pas le bienvenu
Il me regarde dans les yeux et me dis pourquoi t’es venu ?
Comment lui expliquer que je n’ai pas eu le choix
que je veux survivre, que c’est mon droit
Que personne ne met ses enfants sur un bateau, à moins que l’immensité de la mer soit plus sûre que la terre ferme
Je ne suis pas venu voler le gâteau, je demande un peu d’humanité , avant que la porte ne se ferme

Je vais pas sortir tous les refrains sur le vol de l’Afrique
Tu sais comme moi quelle est la vérité
Par contre j’ai bien envie d’en parler de l’Afrique
Ça peut faire mal je vais dire mes 4 vérités
J’en veux à tous ces dirigeants, corrompus
On aurait pu redresser le continent se soutenir
De toute façon avec les si, bien sûr qu’on aurait pu
Avec les scies on aurait pu reconstruire
Ce n’est pas fait, mais ce n’est pas mort
Heureusement que le peuple s’accroche
Dans les plantations de café, sueur sur le corps
Mais un sourire impossible à décrocher
De ceux qui se battent pour la vie tous les jours
Qui se battent pour leur famille tous les jours
Des mères de famille qui portent le tamis
Qui portent leurs familles, qui portent le pays
À vous mes héroïnes je veux dire merci
On ne vous le dit pas assez donc merci
Putain l’héroïne ça noircit
L’avenir de la jeunesse qui veut oublier
Une piqûre, il n’y a plus de soucis
À part les overdoses, la jeunesse bousillée

Je voulais faire un couplet joyeux mais j’y reviens
À chaque fois aux blessures de ce continent que j’aime
Me vient un torrent de sentiments diluvien
De l’amour de la haine que j’exprime en poème
Mon frère ma sœur, ma chair, mon sang
Je sais que t’as peur, je te comprends
Tu te demandes où est l’avenir ici ?

Tu préfères aller ramasser les fruits à Murcie

Mais reste libre, te fais pas exploiter
Ne lâche pas ce livre, ils vont te sédater
On va y arriver, regarde on y arrive déjà
Les réseaux vont s’activer, de port Elizabeth à Abudja
Le Maghreb s’ajoute à la fête, l’espoir on va l’empoigner
Derrière nous la défaite

Tous ensemble on ne peut que gagner.

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